Le 19 mars 2018

Lundi 19 mars, à la veille de la journée internationale de la Francophonie et du discours du Président de la République, s’est tenue au Tarmac une nouvelle soirée de mobilisation consacrée à l’analyse des incohérences entre les déclarations d’intention du gouvernement en matière de Francophonie et la décision du ministère de la Culture.

Animée par Séverine Kodjo Grandvaux (journaliste au Monde Afrique), la rencontre a réuni Catherine Blondeau (directrice de la scène conventionnée Le Grand T), Héla Fattoumi (chorégraphe et co-directrice du CCN Belfort), Nadia Yala Kisukidi (philosophe et maîtresse de conférences à l’Université Paris 8), Gustave Akakpo (auteur) et Malick Diawara (responsable éditorial du Point Afrique).

Ces deux heures de débats et d’échanges avec le public, parmi lequel de nombreuses personnalités politiques de tous partis, partenaires et spectateurs qui ont pris part avec ferveur aux interrogations soulevées, ont permis de réaffirmer la conception horizontale et populaire de la Francophonie véhiculée par le Tarmac et développée par Nadia Yala Kisukidi. Malick Diawara a déclaré : « Le Tarmac permet à d’autres univers francophones de participer à cette démarche de compréhension et de connaissance de l’autre. […] C’est une fenêtre ouverte sur le vivre ensemble », alors que Catherine Blondeau soulignait l’importance de notre théâtre : « Je ne peux pas toutes les semaines aller dans les quatre coins de la Francophonie voir ce qu’il s’y passe. La création, la production, la circulation de spectacles vivants obéissent à une dynamique de filières. Le Tarmac est essentiel dans cette filière, car pour les artistes c’est aussi un point d’entrée sur le marché français du spectacle vivant. […] Si le Tarmac n’existe pas, le risque est de faire disparaître beaucoup plus largement les artistes francophones de la scène française car la probabilité de voir leur première création sera extrêmement faible. » Héla Fattoumi a insisté sur le rôle du Tarmac quant à la circulation des chorégraphes et danseurs, et à l’accompagnement rare en France de leurs œuvres par la présentation de séries longues. « Au moment où le Président ouvre le débat de la Francophonie, il le ferme avec le Tarmac. C’est absurde ! » a conclu Gustave Akakpo avec effarement.


Interventions de Malick Diawara :

La Francophonie en France et en Afrique

Les pouvoirs publics servent ou se servent de la Francophonie ?

Le rôle de l’Education Nationale

Entre Francophonie et Schizophrénie

Vivre ensemble


Interventions de Nadia Yala Kisukidi :

La rhétorique de la duplicité

Francophonies verticale et horizontale

La hiérarchie du rejet

Rayonnement culturel


Interventions de Catherine Blondeau :

Le pouvoir de la langue

Le Tarmac n’est pas un ghetto

L’importance des « petits éditeurs »


Interventions de Héla Fattoumi

Artistes francophones et stéréotypes

Le Tarmac est un lieu unique

Séries longues en danse


Interventions de Gustave Akakpo

Le débat francophone

La multiplicité des entrées en France est une force